Mise en scène
La Damnation de Faust, Charles Gounod
La damnation de Faust fait l’objet de querelles depuis sa genèse : s’agit-il d’un oratorio ? D’une symphonie dramatique ? D’un opéra ? La question se pose en effet dans la mesure où Berlioz avait d’abord commencé par composer Huit scènes de Faust (dont le texte chanté était extrait de la traduction du Faust de Goethe par Gérard de Nerval), scènes auxquelles il ne chercha que bien plus tard à donner une ligne dramaturgique plus ou moins cohérente pour sa Damnation. Il n’est d’ailleurs pas sans intérêt de noter que l’ouvrage fut créé par Berlioz lui-même sous forme de concert…
Si la pièce de Goethe est rarement jouée dans son intégralité du fait de la complexité de ses tableaux et de sa profusion de personnages (dont trois chœurs), La Damnation de Faust représente un vrai défi lorsqu’il s’agit de la transposer sur scène. Je parle de transposition dans le sens où l’imaginaire, la gestion du temps et de l’espace de Berlioz se prêtent presque plus aux moyens d’une super-production Hollywoodienne qu’à ceux d’une maison d’opéra. Il serait en effet difficile d’imaginer que Berlioz appelait réellement à la concrétisation de certaines de ses didascalies sur scène (« ils tombent dans un gouffre » ; « Faust est livré aux flammes » ou encore « Faust et Méphistophélès apparaissent galopant sur leurs chevaux » , etc.). À la différence de celles de Wagner, les didascalies de La Damnation semblent s’adresser à l’imaginaire du lecteur de la partition ou, au mieux, à celles de l’auditeur, plutôt qu’au metteur en scène chargé de monter l’œuvre.
Afin de donner vie à cet imaginaire exalté, nous avons donc pris le parti de l’évocation plutôt que de la représentation, de l’essence plutôt que de de la forme accomplie, de l’esquisse plutôt que l’achèvement. Jeux d’ombres et de lumière, de masques et de fumée nous mènent vers la création de tableaux dans lesquels l’impression de la Nature tant chérie par Faust pourra ça et là faire irruption en dialogue avec la force des images musicales dépeintes par l’orchestre — le vrai narrateur de l’œuvre.
Émilie Rault
Représentations
Théâtre du 13ème Art
Paris, France
2019
Mise en scène
Émilie Rault
Direction musicale
Dominique Sourisse
Ô Terre ! Pour moi seul tu n’as donc pas de fleurs !
Distribution
Lucie Peyramaure : Marguerite
Xavier Mauconduit : Faust
Olivier Déjean : Méphistophélès
Julien Ségol : Brander
Dominique Sourisse : Direction Musicale
Émilie Rault : Mise en scène
Carine Ravaud : Scénographie
Laure Becquignon : Costumes
Gabriele Smiriglia : Lumières
Fanny Pytkiewicz : Maquillage / Coiffure
Bambou Monnet : Régie plateau
Iwona Gadawska : Cheffe de chant
Christine Genest : Administration / Production
Chorus 14 : Ensemble Vocal
OpEra 12 : Ensemble orchestral
Production : Chorus 14
Crédit photo : Chorus 14